Par Paola Jofre
Connaître et reconnaître notre environnement en tant qu’individu nous permet d’aller vers une nouvelle façon d’être témoin d’une réalité complexe : la voir à travers des étudiants, des professionnels, ou même la communauté nous permet de connaître leurs propres expériences pour la compréhension de différents phénomènes. Donc, notre premier espace, le territoire, est considéré comme une ressource pédagogique pour des apprentissages variés.
Nous définirons le territoire comme la portion de la surface terrestre qu’un groupe social s’approprie pour assurer sa reproduction et la satisfaction de ses besoins vitaux. Donc, connaître le territoire local est important et non seulement parce qu’il développe des expériences socio-émotionnelles ou des opinions sur différents faits sociaux-locaux, mais aussi parce qu’il développe la perception de pouvoir observer et identifier la présence de problèmes artificiels (anthropiques) et naturels.

Ainsi, l’éducation est l’outil le plus puissant pour transformer les territoires qui nous entourent. Cependant, est-ce que nous et notre communauté explorons nos territoires? Avons-nous les bons outils pour développer une pensée critique et analytique avec laquelle nous pouvons observer et développer notre propre territoire ?
Il est donc important de connaître et de comprendre l’adaptation de la société à son environnement écologique, climatique et physique et, par conséquent, les formes d’organisation qui se créent dans ces milieux ruraux ou urbains. En ce sens, les démarches de développement local, les projets territoriaux et de surveillance, la planification participative ou l’évaluation prospective des territoires ont cette logique : Qui fait quoi? Qui veut faire quoi ? Pourquoi? Dans quel but? Comment?
Il ne peut y avoir de comportement social sans territoire et, par conséquent, il ne peut y avoir de groupe social sans territoire.
Donc, connaître notre territoire en termes sociaux et environnementaux nous permettra d’avoir des bases d’argumentation et d’information solides au moment d’assurer le bien-être de notre communauté et de notre environnement.
Dans le contexte du territoire, il est important de connaître le réseau social
L’analyse du réseau social permet de comprendre, et de connaître ce réseau pour obtenir un plus grand engagement des acteurs sociaux dans le processus de construction d’un projet, dans l’aménagement du territoire ou dans l’adaptation aux changements climatiques.
Pourquoi analyser le réseau social et les acteurs locaux? Parce qu’ils constituent une part importante du capital social, puisque c’est à travers eux que le sentiment de confiance et de responsabilité entre les acteurs actifs dans les différentes sphères peut être accru, constituant un élément important pour une action collective susceptible d’influencer de manière décisive les processus de développement. Il faut tenir compte du fait que, dans certains territoires, ce ne sont pas seulement des entreprises, mais aussi des organisations et des institutions qui sont impliquées dans des projets communautaires.
Dans la pratique, la collecte de données est essentielle dans le processus d’intégrer un programme ou un projet dans la communauté. Certaines des données que nous jugeons pertinentes de collecter sont : les différents niveaux hiérarchiques de la société (société civile, locale et régionale), des données sur l’acteur en question (nom de l’institution, type d’organisation), l’implication de l’organisme ou de l’acteur dans les activités environnementales (collaboration, financement, etc.), et la relation de l’organisation interrogée avec d’autres institutions, entre autres.
Espace géographique, étroitement lié au territoire
L’analyse approfondie de la zone de travail, recueillant principalement des informations sociogéographiques, est aussi importante.
La zone de travail peut être étudiée sous différents points de vue. Par exemple, il peut être étudié du point de vue existentiel : on peut appeler « territoire » l’espace de travail qui révèle une identité, une territorialité, c’est-à-dire le sentiment d’appartenance à un lieu et un comportement social spécifique lié à ce lieu, et le sentiment d’être reconnu par cet endroit à travers la gouvernance et la notion de citoyenneté. Ou encore, il peut être étudié du point de vue physique et social (organisation du paysage), soit le géosystème, c’est-à-dire les éléments naturels et anthropiques (ressources) qui existent dans une zone géographique donnée.

Cette analyse doit être accompagnée d’éléments de base permettant de la situer dans l’espace (utilisation des terres, population, activités socio-économiques, etc.). Par conséquent, il est essentiel de faire une interprétation adéquate de l’information, où son analyse contribuera à renforcer la connaissance de l’environnement, à mieux identifier les points vulnérables du point de vue environnemental et social, et par exemple, à établir (adéquatement) les stations de surveillance dans le cadre d’un plan d’adaptation aux changements climatiques.
La collecte des données doit s’effectuer dans le cadre de la recherche d’informations cartographiques, sociales et économiques. Semblable à l’étape d’analyse du réseau social, les recherches proposées sont la base de l’information, et plus d’éléments peuvent être ajoutés s’ils fournissent une analyse plus approfondie, tels que : l’échelle des travaux (bassin, cours d’eau, ville, etc.), l’emplacement de l’étude, la caractérisation géographique, sociale, économique, environnementale.
Conclusion
Le territoire constitue un concept théorique et un objet empirique utilisable dans une perspective interdisciplinaire. Connaître et caractériser le réseau social, ainsi que l’espace géographique, constituent les deux axes principaux à développer face à un projet, quel qu’en soit le thème (environnemental, planification du territoire, économique ou social), mais qui se projette et se développe dans l’espace administratif d’une région.
Le G3E vous invite à découvrir et à connaître en profondeur votre territoire. Cela vous aidera, d’une part, à interpréter et à comprendre les relations sociales (acteurs sociaux) liées à la dimension spatiale des pratiques sociales et les significations symboliques que les êtres humains développent en communauté et dans leur relation intime avec la nature. D’autre part, connaître votre espace géographique permettra également d’identifier les espaces les plus favorables au développement urbain et les plus vulnérables aux catastrophes et aux changements climatiques, entre autres, et pourquoi pas, de proposer des actions correctives.