Portraits de rivières – la rivière Bécancour

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La rivière Bécancour, au Centre-du-Québec, prend sa source dans le lac Bécancour, dans la municipalité de Thetford Mines. Elle s’écoule sur près de 196 km avant de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent, près de Bécancour. Son bassin versant est d’une superficie de 2 620 km2.

La rivière est alimentée par 87 cours d’eau. Son bassin comprend 62 lacs de plus de 1 hectare, tandis que les milieux humides couvrent 154 km2 du territoire, soit 5,9 % du bassin. Les tourbières couvrent à elles seules 77% de ce dernier pourcentage.

Quelques espèces menacées ou vulnérables se trouvent sur le territoire de la rivière Bécancour, dont la tortue des bois, le pygargue à tête blanche et le fouille-roche gris. Parmi les espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables, on y retrouve la couleuvre à collier, la couleuvre verte, la grenouille des marais, la salamandre sombre du Nord et la salamandre pourpre. Une seule espèce désignée menacée a été relevée dans le bassin versant, soit la Pie-Grièche migratrice (GROBEC_Portrait_Synthese_riv_Becancour, 2005). Quelques espèces exotiques envahissantes ont été observées sur le territoire, dont la salicaire pourpre, le myriophylle à épis et le roseau commun.

La rivière Bécancour traverse de part et d’autre, au long de son cours, des haldes minières. De 1880 à 2012, une importante activité minière, soit l’extraction de l’amiante, a eu lieu sur le territoire, transformant de manière importante le paysage. À de nombreux endroits, les résidus miniers (amiante et autres) ont été accumulés en haldes (tas) pouvant atteindre plus de 100 m de hauteur. Il est donc possible de voir, à plusieurs endroits en se tenant au bord de la rivière, ces haldes qui se dressent à l’horizon.

Crédit : GROBEC

Ces immenses amas de sédiments ne sont pas sans impact sur les cours d’eau. Même s’ils sont de plus en plus végétalisés, ils s’érodent sous l’action des pluies, gels et dégels, jusque dans les cours d’eau, dont la rivière Bécancour. Cela amène donc une grande quantité de sédiments dans la rivière, impactant du même coup la faune et la flore, qui voient leurs habitats modifiés et qui tolèrent plus ou moins bien ces changements dans la turbidité, comme on l’expliquait récemment dans l’une des capsules sur nos paramètres. Également, puisque ces haldes sont constituées d’amiante, il en existe des concentrations variables dans l’eau. Les effets néfastes de cet élément, sur la santé humaine et les organismes d’un milieu, sont reconnues par la communauté scientifique depuis un moment.

Également, « l’agriculture constitue un secteur important de l’activité économique dans le bassin versant. Si la pollution agricole ponctuelle est de mieux en mieux contrôlée, notamment grâce à la construction de structures d’entreposage, la pollution diffuse représente maintenant le principal défi du milieu agricole. » (GROBEC, 2014). Des traces de pesticides ont notamment été observées dans le cours d’eau. 

Finalement, « à la sortie de la municipalité de Thetford Mines, qui représente environ 41% de la population incluse dans le bassin versant soit 26 000 habitants, la qualité de l’eau de la rivière Bécancour est considérée comme mauvaise. » (GROBEC, 2014). Les eaux usées, contenant coliformes, mais aussi divers produits chimiques, ménagers et autres, peuvent expliquer en partie cette qualité d’eau.

Crédit : GROBEC

En conclusion, plusieurs éléments affectent le bassin de la rivière Bécancour. Avec les changements climatiques, et les événements météorologiques extrêmes qu’ils amèneront, ainsi que les périodes de redoux hivernaux, il sera important de suivre de près cette rivière, pour mieux connaître les impacts de toutes ces activités humaines sur le bassin versant.

Informations tirées du portrait de la rivière Bécancour (GROBEC) ; https://www.grobec.org/pdf/pde/GROBEC_Portrait_riv_Becancour.pdf

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