Photo couverture : Thierry Ratté – CENG
La rivière Madeleine est un tributaire du littoral sud du fleuve Sainte-Laurent. À ne pas confondre avec la rivière Madeleine située dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Les Sources en Estrie. Elle se situe sur le territoire de la région administrative de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Elle traverse deux municipalités régionales de comté soit celle de La Côte-de-Gaspé et celle de La Haute-Gaspésie.
Coulant sur 115 kilomètres, elle prend sa source dans le Parc de conservation de la Gaspésie, dans les Monts Chic-Chocs, avant de se déverser dans le Golfe du Saint-Laurent. Coulant au travers d’une vallée escarpée, cette rivière est caractérisée d’un fond rocheux. L’eau qui y coule est cristalline et limpide. La rivière est entourée de forêt, « [c]ontrairement à plusieurs rivières de la Gaspésie, il n’y a pas de route qui court parallèlement à la rivière Madeleine. On peut l’atteindre de trois façons à partir de la route 132 qui ceinture la péninsule gaspésienne en empruntant l’une ou l’autre des trois voies de pénétration suivante:
- La route 198 qui relie le village de l’Anse-Pleureuse à Murdochville
- La « route de la rivière » à Grande-Vallée en allant rejoindre la route forestière G103
- Le « chemin forestier du Lac-au-Diable », un peu à l’est de la municipalité de Madeleine. » *

Deux acteurs principaux assurent la pérennité du suivi de la rivière : le Conseil de l’eau du nord de la Gaspésie (CENG) et la Société de gestion de la rivière Madeleine (SGRM). Le CENG fait partie des organismes participant au projet Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir et ce, depuis le début de ce dernier, soit en 2017. Le CENG suit le protocole de SurVol Benthos. Voici leur hypothèse sur la qualité de la rivière Madeleine :
« A priori, la configuration du lit et l’état naturel de la station devraient favoriser la présence d’une faune benthique sensible, diversifiée et riches en taxons EPT; une situation idéale pour l’alimentation des tacons. Selon les prévisions de l’Atlas hydroclimatique du Québec méridional produit par le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) en 2015, il est probable que les étiages estivaux des rivières de la Gaspésie soient plus sévères dans le futur en lien avec les changements climatiques. Si de telles prévisions se concrétisent, les étiages pourraient exposer davantage le lit de la rivière, contribuant à diminuer la productivité benthique du cours d’eau et la disponibilité des ressources alimentaires des saumons en développement. De plus, une telle situation pourrait aussi compliquer le déplacement des saumons adultes vers les sites de frai en raison de contraintes de niveau d’eau et possiblement de température accrue de l’eau. » **
Les données récoltées lors de leurs sorties terrain ont permis au fil des années de constater que l’indice de qualité d’habitat (IQH) est resté relativement le même (voir illustration ci-dessous).

Tandis que pour l’indice de santé biologique Survol (ISBsurvol), ce dernier a fluctué mais a toujours resté au-dessus de 75, ce qui est considéré comme «bon».

Globalement, on peut dire que le tronçon étudié (où la station de suivi est située) de la rivière Madeleine est en en bonne santé. Toutefois, avec les changements climatiques et leurs impacts, il ne serait pas étonnant de voir des fluctuations plus importantes dans les prochaines années à venir. Ce qui pourrait éventuellement avoir un effet néfaste pour la population de saumons. Il sera donc essentiel de suivre la rivière sur plusieurs années, afin de tirer un portrait clair de sa santé, et de sa variation par rapport aux changements climatiques.
Pour découvrir la rivière, nous vous invitons à regarder cette vidéo, trouvée sur Youtube, qui présente magnifiquement son embouchure!

Qu'est-ce qui se cache derrière les indices J'adopte un cours d'eau et SurVol Benthos?
Que fait-on au G3E avec la science et la recherche?
Qu'est-ce qu'un indice de l'état de santé d'un cours d'eau?
Comment arrive-t-on à un indice d'état de santé des cours d’eau?
Informations supplémentaires
Pourquoi faire un suivi à l'aide de macroinvertébrés benthiques (suivi du benthos)?
« Les macroinvertébrés benthiques, organismes visibles à l’œil nu vivant au fond des cours d’eau et des lacs, sont considérés comme étant de bons indicateurs de la santé des écosystèmes aquatiques. Ils intègrent les effets cumulatifs et synergiques à court et moyen termes des multiples perturbations physiques, biologiques et chimiques dans les cours d’eau. Ce suivi a pour objectif de connaître l’état des communautés des macroinvertébrés benthiques en rivière en fonction, notamment, de la composition du substrat et du type d’écoulement. Le suivi biologique a l’avantage de détecter l’ensemble des impacts liés à la dégradation des habitats et à la présence de polluants, organiques ou toxiques, sur la faune benthique, et ce, sans qu’on doive mesurer toutes les substances chimiques en cause.
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